« Les personnes qui accouchent doivent être entourées de leur famille, d’Aîné·e·s et de gardien·ne·s du savoir, se trouver sur le territoire auquel elles sont liées et avoir accès aux cérémonies traditionnelles. ».

– Melanie Omeniho, présidente, Les Femmes Michif (LFMO)

AGISSEZ MAINTENANT POUR METTRE FIN AUX ÉVACUATIONS FORCÉES POUR L'ACCOUCHEMENT

EN SAVOIR PLUS

Chaque année, des milliers de personnes autochtones sont contraintes de quitter leur famille et leur communauté pour accoucher à des centaines de kilomètres de leur famille, de leur culture et de leur langue. Cette pratique est connue sous le nom familier d’évacuation forcée pour accouchement.

Les évacuations forcées pour cause d’accouchement font partie d’une politique de santé fédérale en place depuis longtemps.

Ces évacuations se produisent souvent parce que de nombreuses communautés autochtones rurales et isolées n’ont pas accès à des soins de santé sexuelle et génésique, notamment à des salles d’accouchement et à des professionnels de la santé. Dans de nombreux cas, les gens doivent se déplacer hors de leur communauté simplement pour avoir accès à la contraception, aux tests de dépistage des IST et aux soins prénataux.

Les évacuations pour l’accouchement sont cruelles, coûteuses et inutiles.

Cruelles

Dans de nombreux cas, les femmes autochtones sont évacuées quelques semaines avant l’accouchement, souvent toutes seules. Ils se retrouvent fréquemment dans des logements de transition, sans leur réseau de soutien, et risquent d’être exposés au racisme anti-autochtone du système de santé.

Cette expérience est souvent traumatisante et a des conséquences néfastes sur la santé des Premières Nations, des Métis·se·s et des Inuit·e·s et de leurs enfants.. Les taux de mortalité et de morbidité infantiles pour les communautés autochtones sont plus élevés que pour n’importe quelle autre population au Canada.

Coûteuses
En 2022, le gouvernement fédéral a dépensé 602.2 millions de dollars pour les évacuations médicales, y compris pour cause d’accouchement. Les fonds alloués aux évacuations forcées et inutiles doivent être redirigés vers le financement de services locaux durables, tels que la pratique sage-femme autochtone.

Inutiles
Certaines personnes devront quitter leur milieu pour donner naissance. En revanche, l’évacuation systématique et généralisée contribue aux mauvais résultats en matière d’accouchement chez les populations autochtones.

Donner naissance dans la communauté est sécuritaire; les communautés qui bénéficient d’un programme de sages-femmes locales avec une évaluation minutieuse des risques peuvent obtenir de meilleurs résultats en matière de santé que celles devant suivre une politique d’évacuation systématique.

Une sage-femme autochtone est une prestataire de soins primaires dévouée qui détient les connaissances et les compétences nécessaires pour prendre soin des personnes enceintes, des bébés et de leur famille, de la grossesse à la période postnatale.

Les sages-femmes autochtones :

  • connaissent tous les aspects de la santé sexuelle et reproductive des femmes;
  • dispensent de l’information pour aider à garder les familles et les communautés en bonne santé;
  • encouragent l’allaitement et enseignent la nutrition et les compétences parentales.

Les sages-femmes autochtones sont des gardiennes de cérémonies, des leaders et des mentores. Elles transmettent à la prochaine génération des valeurs importantes entourant la santé.

Les sages-femmes autochtones étaient autrefois un élément clé de toutes les communautés autochtones. Ce n’est qu’au cours des cent dernières années que cette pratique a été retirée à nos communautés, conséquence de la colonisation et du racisme systémique persistant dans le système de santé canadien.

La perte de la profession de sage-femme a entraîné la perte d’un leadership important dans les soins de santé dispensés aux communautés et aux familles autochtones. L’accès aux soins primaires en matière de santé sexuelle et génésique, de maternité et de soins aux mères et aux enfants a été compromis. Cette situation a eu un impact dévastateur sur la préservation de la culture et sur les résultats en matière de santé maternelle et néonatale dans les communautés autochtones du Canada.

Malgré cela, des sages-femmes autochtones exercent dans des communautés à travers le Canada. L’augmentation du nombre et des capacités des sages-femmes autochtones répond aux appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation visant à reconnaître la valeur des pratiques de guérison autochtones et à augmenter le nombre de professionnels autochtones travaillant dans le domaine de la santé.

Le NCIM plaide pour le retour des naissances dans les communautés autochtones grâce à l’expansion des services de sages-femmes autochtones et à la fin des évacuations forcées pour cause d’accouchement.

Nous demandons une augmentation du financement fédéral pour les services de sages-femmes autochtones, en partie par le biais d’une redirection des fonds provenant des évacuations inutiles.

L’Assemblée des Premières Nations, les organisations nationales de femmes autochtones Pauktuutit Inuit Women of Canada et Les Femmes Michif Otipemisiwak (femmes métisses), ainsi que des associations médicales connexes comme l’Association canadienne des sages-femmes et la Société de la médecine rurale du Canada se joignent à nous.

PLUS DE RESSOURCES

Plus de 80 % des Canadien.ne.s sont d’accord pour dire que le gouvernement fédéral devrait s’excuser pour les préjudices causés aux communautés autochtones par les évacuations pour cause d’accouchement.

– Sondage national réalisé le 22 novembre 2023

Le National Council of Indigenous Midwives (NCIM) condamne fermement l’évacuation systématique et généralisée des personnes enceintes pour l’accouchement et demande le retour de services d’accompagnement à la naissance dans toutes les communautés autochtones. Il est inacceptable que des personnes doivent quitter leur milieu pour se rendre dans un grand centre, généralement dans le sud, afin d’obtenir des services entourant la maternité1.

Le NCIM réclame haut et fort le retour des naissances dans toutes les communautés autochtones, rurales et éloignées du Canada. Les Autochtones doivent pouvoir bénéficier de tout l’amour et de tout le soutien possibles, y compris de la part de leur famille, des membres de leur communauté et du territoire2.

Donner naissance dans la communauté est sécuritaire; les communautés qui bénéficient d’un programme de sages-femmes locales avec une évaluation minutieuse des risques peuvent obtenir de meilleurs résultats en matière de santé que celles devant suivre une politique d’évacuation systématique3.